De l'amour de soi à l'amour de l'autre : un chemin vers l'harmonie
Une prise de conscience naît parfois lentement. On nous enseigne sans relâche l'importance de s'aimer et de plonger au plus profond de soi pour mieux se comprendre. Mais cette quête ne devrait pas être un objectif figé, une destination lointaine à atteindre. Plutôt, elle doit s'intégrer comme une présence douce, un engagement discret, qui accompagne chaque étape de la vie. S'aimer est essentiel, certes. Pourtant, il y a un trésor encore plus grand: apprendre à accueillir l'autre, dans toute sa diversité, son mystère, et son unicité. Souvent, sans même en avoir conscience, on regarde le monde principalement à travers ses propres expériences, ses propres certitudes. À force, on finit par écarter inconsciemment l'autre, comme si, pour se sentir en paix, il fallait se convaincre d'avoir raison, et voir l'autre comme ayant tort. Cela apaise, mais en réalité, c'est une paix fragile, une paix incomplète. La vraie paix grandit avec l'ouverture. Elle demande de reconnaître que chaque être humain a des points de vue, des histoires, des émotions qui méritent d être pleinement accueillis et écoutés, autant que les nôtres. En agissant ainsi, les murs intérieurs se fissurent, la méfiance et le jugement s'effacent peu à peu, et un nouvel espace s'ouvre. Dans cet espace, il y a la possibilité d'un amour plus vaste - un amour qui embrasse non seulement soi-même, mais aussi l'autre, dans toute sa complexité. Apprendre à s'aimer, à aimer l'autre, à aimer les convictions les plus profondes, à aimer la vie, à aimer le monde. Dans cette démarche, il y a une promesse de paix intérieure, et un premier pas vers l'autre.